Mois national du travail social 2022
Un besoin critique – Le travail social est essentiel.
En mars 2021, les Canadiens et Canadiennes espéraient que l’année à venir leur donnerait enfin la chance de pousser un grand soupir de soulagement collectif. Bien que les vaccins aient effectivement apporté l’espoir d’une sortie de crise, 2021 a quand même été plus difficile que jamais pour les travailleuses et travailleurs sociaux du pays.
Le thème de cette année est donc le suivant : Un besoin critique – Le travail social est essentiel.
Votre rôle est plus crucial que jamais, car la COVID-19 continue d’amplifier toutes les lacunes de notre filet de sécurité sociale. Et malgré toutes vos difficultés personnelles et professionnelles, vous continuez à vous montrer à la hauteur, en fournissant aux personnes et aux communautés de tout le Canada des services, des soins et un leadership exceptionnels.
Comme les médecins et les infirmières qui ont été salués à juste titre pour leurs contributions tout au long de la pandémie, il est tout aussi important que notre profession soit appréciée du public pour son rôle essentiel. En tant que représentants des trois piliers du travail social, nous travaillons fort chaque jour pour assurer l’avenir de notre profession, en veillant à ce que le public soit au courant de nos activités et à ce que les futurs travailleurs sociaux reçoivent une formation pertinente, et un bon régime réglementaire de surveillance. Nous souhaitons reconnaître et valoriser les contributions des travailleurs sociaux, des éducateurs en travail social et des étudiants, tout en reconnaissant la nécessité de poursuivre nos efforts communs en faveur de la justice sociale, de l’équité et de l’introspection critique pour faire progresser la réconciliation et la lutte contre le racisme.
En mars prochain, nous célébrerons plus que jamais votre formidable travail.
Mais si le Mois national du travail social est un moment de célébration, c’est aussi un moment de réflexion, et les fêtes de cette année doivent aller de pair avec la reconnaissance des difficultés très réelles, très sérieuses — voire critiques — auxquelles notre profession est confrontée.
Même avant la pandémie, les travailleurs sociaux étaient souvent surchargés de travail et sous-payés, et de nombreux étudiants en travail social faisaient et continuent de faire des stages non rémunérés. Mais maintenant, alors que vous poursuivez votre travail essentiel tout au long de la troisième année civile d’une pandémie unique en son genre, nous savons que les situations professionnelles et personnelles de nombreux travailleurs sociaux ont franchi un seuil critique.
Bien que nous reconnaissions et célébrions le dévouement extraordinaire des travailleurs sociaux et leur rôle essentiel, surtout dans le contexte d’une pandémie sans précédent, nous demeurons conscients de l’urgence de nos possibilités de croissance. La découverte de fosses communes non marquées d’enfants autochtones enlevés à leurs parents sur les terrains d’anciens pensionnats partout au pays a ravivé l’attention mondiale aux réalités historiques et contemporaines du colonialisme au Canada. Les efforts constants déployés pour localiser et honorer ces petits nous rappellent la participation active de notre profession à la violence coloniale et notre responsabilité collective de continuer à transformer cet héritage et de promouvoir la décolonisation.
La valorisation continue sur la blancheur et la violence systémique subséquente contre les Noirs, les Asiatiques, les Juifs, les Autochtones, le racisme et l’islamophobie dont nous avons été témoins pendant la pandémie continuent de nous rappeler la responsabilité de notre profession de préserver les valeurs inhérentes du travail social fondées sur l’intégrité, la pratique éthique et le service équitable à l’humanité, afin qu’elles soient appliquées et enseignées d’une manière cohérente, anti-oppression et durable.
Malgré tout, il est fondamental pour notre profession de conclure par un message d’espoir et de résilience. Dans une profession comme la nôtre, fondée sur des principes de justice sociale, l’optimisme vient naturellement. Nous avons la certitude que notre profession est unie dans notre engagement commun à soutenir le changement social et à continuer de transformer son héritage grâce à nos efforts quotidiens en première ligne, dans nos salles de classe, et dans nos bureaux. Pour notre part, nous travaillons pour un avenir meilleur pour les travailleurs sociaux, ceux qu’ils servent et tous les Canadiens dans le cadre de nos rôles respectifs en éducation et aux côtés des personnes les plus vulnérables, devant les gouvernements et les décideurs et en réglementant la profession.
L’année dernière, le thème du Mois national du travail social était Le travail social est essentiel. Il a été choisi pour refléter non seulement les rôles essentiels que les travailleuses et travailleurs sociaux ont joués avant et pendant la pandémie, mais aussi ceux qu’ils joueront dans le cadre d’une reprise juste. Cette année, bien que la situation soit critique, nous sommes plus que jamais convaincus que vous jouerez un rôle essentiel dans les jours meilleurs à venir.
Joan Davis-Whelan, M.Serv.Soc., TSI
Présidente
Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux
Billie Allan, MSW, PhD
Présidente
CASWE-ACFTS
Lise Betteridge, M.Serv.Soc., TSI
Présidente
Conseil canadien des organismes de réglementation en travail social