Le budget de 2022 fait de grandes promesses, mais sont-elles à l’épreuve des événements ?
Ottawa (Ontario) – Le 7 avril 2022 — L’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux (ACTS) salue bon nombre des engagements importants pris dans le cadre du budget fédéral de 2022, Un plan pour faire croître notre économie et rendre la vie plus abordable. Qu’il s’agisse du logement et de l’assurance-médicaments, d’un régime d’assurance dentaire pour les personnes à faible revenu, d’investissements dans la réconciliation ou de fonds pour faire face à la crise des opioïdes, ce budget contient de nombreuses promesses nécessaires pour tracer la voie du changement au Canada, mais de nombreux détails, et certains éléments clés pour assurer le succès à long terme, manquent.
« Avec l’annonce de l’Entente de soutien et de confiance du Parti libéral et du NPD , nous savions que bon nombre des promesses historiques de ce budget étaient attendues et nous continuons de célébrer », a déclaré la présidente de l’ACTS, Mme Joan Davis-Whelan. « Nous félicitons le gouvernement fédéral. Mais nous sommes inquiets : avec un budget si léger sur certains détails, alors que l’on doit gagner la confiance des Canadiens, le gouvernement fédéral choisit-il les meilleures politiques pour garantir le succès à long terme du Canada ? »
Bien qu’il soit encourageant de voir que l’on s’efforce de ralentir le coût de la vie qui grimpe en flèche grâce à certains programmes d’assurance-emploi et à des changements visant une fiscalité plus équitable, ces mesures sont loin de créer un système convivial et — surtout — à l’épreuve des crises pour soutenir tous ceux qui considèrent le Canada comme leur pays.
« La pandémie a démontré que notre système n’était pas en mesure de répondre à une crise mondiale, poursuit Mme Davis-Whelan. Elle a mis au jour et exacerbé les nombreuses lacunes de notre soi-disant filet de sécurité. La COVID-19 n’est probablement pas le dernier obstacle auquel nous serons confrontés. Il est donc temps de passer à un plancher stable sur lequel tout le monde peut compter. Nous aurions aimé que des fonds soient consacrés à l’étude responsable du concept de revenu de base en vue de sa mise en œuvre. »
L’ACTS est également très préoccupée par d’autres aspects à long terme de notre système social, y compris un taux d’inflation qui dépasse rapidement l’augmentation annuelle de 3 % du Transfert canadien en matière de programmes sociaux (TCPS), une question dont le budget traite en long et en large, mais sans offrir grand-chose quant aux prochaines étapes alors que la main-d’œuvre des services sociaux, face à une demande sans précédent, est durement touchée par l’épuisement professionnel, les traumatismes et la « grande démission ».
« Avec la nouvelle ministre de la Santé mentale et de la Lutte contre les dépendances, nous constatons que beaucoup d’attention est accordée à la santé mentale, et ce budget comprend un certain financement pour s’attaquer à la crise des opioïdes, mais nous devons nous assurer qu’il y a une main-d’œuvre solide prête à faire fonctionner ce système., poursuit Mme Davis-Whelan. Nous aurions aimé que des fonds soient disponibles pour appuyer la planification et la formation immédiates et à long terme de la main-d’œuvre en santé et en services sociaux. »
Enfin, l’ACTS attend toujours avec impatience une annonce concernant l’engagement financier concret nécessaire pour élargir le Programme canadien d’exonération du remboursement des prêts aux étudiants afin d’inclure les travailleurs sociaux à la suite des consultations qui auront lieu plus tard cette année. Ce changement est nécessaire de toute urgence dans les domaines de la santé et des services sociaux et pour les professionnels et les collectivités qu’ils desservent.
« Ce budget est prometteur à bien des égards, il ne manque que quelques éléments complémentaires pour assurer sa mise en œuvre réussie à long terme », conclut Mme Davis-Whelan.
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