L'Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux (ACTS) s'inquiète profondément du manque de réaction du gouvernement fédéral face à l'augmentation importante du nombre de demandeurs d'asile arrivant au Canada en provenance des États-Unis et demandant un statut de réfugiés et face à l'accroissement de nombre de passages frontaliers illégaux qui s'ensuit.
Tel que nous le comprenons, le gouvernement du Canada subit des pressions pour qu'il modifie ou qu'il annule l'Entente sur les tiers pays sûrs du fait que le président américain Donald Trump a émis un décret interdisant l'accès à son pays de ressortissants de sept pays majoritairement musulmans. Le Gouvernement du Canada a jusqu'à présent, refusé d'apporter une modification quelconque à la législation actuelle.
« Si le gouvernement du Canada ne réagit pas efficacement à cet enjeu de plus en pus important, cela aura des conséquences désastreuses non seulement sur les demandeurs d'asile au Canada, mais aussi sur les citoyens canadiens et sur les politiques canadiennes à venir », affirme la présidente de l'ACST, Jan Christianson-Wood.
L'Entente sur les tiers pays sûrs stipule que le Canada reconnaît que les États-Unis constituent un refuge sûr pour des migrants, ce qui veut dire essentiellement que personne ne devrait avoir à fuir les États-Unis. Toutefois, à la lumière de ce qui se produit actuellement, cette affirmation est de plus en plus contestée et nombre de groupes de revendication, d'avocats et de fonctionnaires en appellent au gouvernement du Canada de passer à l'action et de réagir.
« Bien que l'ACTS reconnaisse la capacité restreinte du Canada d'accueillir de grands nombres de demandeurs d'asile, cette décision nuit à la sécurité de ceux qui entreprennent des parcours périlleux pour entrer au Canada », ajoute Mme Christianson-Wood. « En dépit de l'entente entre le Canada et les États-Unis, certaines personnes prennent le risque de traverser la frontière illégalement plutôt que de courir la chance d'être refoulées par les agents frontaliers.»
À l'heure actuelle, quatre villes canadiennes sont devenues des villes sanctuaires : Toronto, Hamilton, Vancouver et, tout récemment, Montréal. Cela veut dire que les réfugiés sans papiers pourront avoir accès aux services locaux, sans égard à leur statut. Certains fonctionnaires municipaux ont dit s'inquiéter du manque de services et ont demandé un appui du fédéral. Les demandeurs d'asile font pourtant face à un avenir incertain, dans l'attente des audiences de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié et de ce qui découlera de l'Entente sur les tiers pays sûrs.
« Loin de s'atténuer, ce problème prend de l'ampleur », conclut Mme Christianson-Wood. « L'ACTS réclame que l'on trouve une solution réalisable entraînant la révocation de l'Entente sur les tiers pays sûrs et l'adoption d'une nouvelle législation prévoyant le traitement juste et équitable des demandeurs d'asile, tout en permettant des contrôles de sécurité. »
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