Contexte : En 2009, ces remarques ont été prononcées par la présidente de l’ACTS, Veronica Marsman, à Edmonton, AB.
J’ai le privilège de représenter l’Association canadienne des travailleuses et travailleurs sociaux à l’ouverture de la conférence de 2009 de l’Alberta College of Social Workers. Le thème de cette conférence – 100 ans de changement et au-delà – offre une occasion de réfléchir sur l’impact du travail social.
Le 11 juin 2008, le premier ministre Harper a présenté des excuses au nom des Canadiens pour le système des pensionnats indiens. Les excuses reconnaissaient que les conséquences de la politique sur les pensionnats indiens étaient profondément négatives et qu’elles avaient un impact durable et préjudiciable sur la culture, le patrimoine et la langue autochtones.
Le système des pensionnats indiens n’était qu’une des nombreuses intrusions dans les collectivités autochtones. Bien qu’il s’agisse d’un facteur important, les pensionnats indiquaient une mentalité coloniale plus vaste qui considérait la culture et les croyances autochtones comme inférieures. Cette mentalité coloniale a favorisé un vaste éventail de mesures qui continuent d’avoir des répercussions négatives sur les Autochtones et leurs collectivités partout au pays.
Aujourd’hui, nous reconnaissons que les travailleurs sociaux ont participé à des activités qui ont eu un impact négatif sur nos citoyens autochtones. Aujourd’hui, nous regrettons profondément ces actions.
Bien que nous ne puissions pas changer le passé, nous pouvons en tirer des leçons et nous préparer pour l’avenir. Lorsque nous considérons ce qui s’est passé au cours du siècle dernier, nous devons tirer les leçons du passé pour éviter que des pratiques nocives ne se perpétuent. Le traitement historique des peuples autochtones du Canada soulève des préoccupations en matière de justice sociale et de droits de la personne. De nombreux enfants, familles et communautés autochtones continuent de souffrir.
Aujourd’hui, la pratique du travail social est appuyée par un code de déontologie fondé sur les valeurs et les principes de justice sociale et des droits de la personne. Aujourd’hui, nos normes professionnelles ont poussé le travail social au-delà de la mentalité coloniale d’il y a cent ans.
Les leçons du passé sont souvent douloureusement apprises. Nous savons que beaucoup de douleur continue d’exister et qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour guérir les dommages causés. La reconnaissance de notre propre part dans l’histoire est une étape importante dans l’évolution de la profession du travail social. La reconnaissance d’aujourd’hui représente l’engagement de la profession du travail social à tirer des leçons du passé et à œuvrer en faveur d’une société juste pour les Autochtones et tous les Canadiens.
Nous espérons aujourd’hui que vous vous joindrez à notre profession de travailleuses et travailleurs sociaux pour avancer ensemble sur la voie du siècle prochain. Travaillons ensemble pour faire du siècle prochain un siècle qui protège les droits de l’homme et la justice sociale.