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Introduction
Le gouvernement du Canada a agi rapidement pour mettre en place des mesures de grande envergure visant à soutenir la sûreté et la sécurité de tous les Canadiens, y compris les professionnels qui travaillent au service des personnes rendues vulnérables par la COVID-19. Bien que le gouvernement ait pris des mesures importantes pour atténuer les préoccupations physiques, psychologiques et économiques du pays, il faut faire davantage pour s’assurer que tous les Canadiens et Canadiennes soient soutenus et protégés en cette période de grave incertitude. Nous avons également une occasion et une responsabilité uniques de mettre en œuvre des changements structurels à long terme dans nos systèmes de soins de santé.
Nos recommandations mettent l’accent sur la nécessité d’atténuer davantage les répercussions des futures vagues de COVID-19, en particulier sur les aînés canadiens. Les effets durables de la pandémie sur la santé mentale et la consommation d’alcool et d’autres drogues, ainsi que le manque continu d’accès aux soins, doivent également être au premier plan des efforts du Canada.
Les établissements de soins de longue durée (SLD) canadiens ont connu des taux inacceptables de décès liés à la COVID-19. Ces pertes de vie tragiques, qui, en date de septembre 2020, représentaient près de 80 % des décès liés à la pandémie, sont en partie le résultat de décennies de négligence envers les SLD, notamment la dévalorisation des soins à domicile et le défaut structurel selon lequel les coûts accrus d’une population vieillissante sont supportés de façon disproportionnée par certaines provinces et certains territoires.
La crise de la COVID-19 a également mis à l’épreuve la santé mentale et la consommation problématique de substances psychoactives des Canadiens, qui doivent faire face à l’incertitude et au stress. Le GIAS estime qu’il est temps de reconnaître la santé mentale au même titre que la santé physique en faisant en sorte que les gouvernements fédéral et provinciaux ou territoriaux reconnaissent officiellement la parité entre la santé mentale et la santé physique.
Les événements récents démontrent, une fois de plus, que nous avons encore beaucoup à faire pour assurer la justice sociale envers les personnes racialisées. Nous devons notamment lutter pour la sécurité contre la violence et la discrimination, de même que pour l’accès à un revenu vital, à un logement adéquat et à des soins de santé, en plus de nombreux autres droits humains fondamentaux.
Le décès de Joyce Echaquan, 37 ans, survenu au Centre hospitalier de Lanaudière à Joliette le 28 septembre 2020, a suscité des appels à la lutte contre le racisme systémique dans les soins de santé à travers le pays. Cette femme est morte en criant à l’aide alors qu’elle subissait des violences verbales. La COVID-19 a également mis en lumière les lacunes dans les soins de santé dans les communautés autochtones, privées de nécessités essentielles comme l’eau potable, vivant dans des logements inadéquats et surpeuplés, sans accès aux télécommunications à large bande. Autant de facteurs qui empêchent le lavage fréquent des mains, la distanciation sociale et les soins virtuels.
En tant que coalition de 40 organisations nationales qui se consacrent à l’amélioration de la santé des Canadiens et de la qualité des soins qu’ils reçoivent, chaque organisation membre, ainsi que la coalition elle-même, s’engage à poursuivre la démarche de réconciliation pour mettre fin à la colonisation au Canada.
Le GIAS reconnaît également l’urgence de s’attaquer au changement climatique. Pour citer l’Organisation mondiale de la santé dans son rapport en ligne de février 2019 : «les effets globaux du changement climatique sur la santé risquent d’être extrêmement négatifs. Le changement climatique affecte les déterminants sociaux et environnementaux de la santé — air pur, eau potable, nourriture suffisante et logement sûr».
Alors que nous nous préparons à l’impact futur de la COVID-19 et que nous attendons la reprise, nous devons soutenir non seulement l’économie, mais aussi la santé de notre nation.